Vivre ensemble
Difficile de vivre en société mais en même temps c’est passionnant. Evidemment quel que soit le sujet on trouvera toujours des pour et des contre: pour la chasse - contre la chasse ; pour l’Europe - contre l’Europe ; pour le libéralisme - contre le libéralisme ; pour l’intervention en Irak – contre cette même intervention ; pour le droit de fumer dans les lieux publics- contre ce même droit de fumer ; pour la légalisation du cannabis - contre la légalisation; pour la peine de mort - contre la peine de mort ; pour Ségolène- contre Ségolène ; pour les caricatures- contre les caricatures ; pour les fonctionnaires- contre les fonctionnaires ; et on pourrait ainsi énumérer tous les sujets qui concernent la condition humaine.
La conscience collective évoluant continuellement, il existe des domaines ou un certain consensus a été acquis mais il n’est jamais total : il en est ainsi de la peine de mort, du racisme, des droits des femmes …Et la vie sur notre terre sera toujours une perpétuelle confrontation entre des appréhensions différentes de notre mode de vie et de nos rapports avec les autres. Ce qui est admis et presque considéré comme vrai aujourd’hui ne le sera plus demain. Ce qui était une abjection hier est devenu une vertu aujourd’hui.
Un exemple sympathique me vient immédiatement à l’esprit : Coluche qui était voué aux gémonies dans les milieux bourgeois et chrétiens « bien-pensant » en raison de son vocabulaire jugé grossier et peu conforme aux canons de l’éducation traditionnelle est devenu une des figures emblématiques de ces mêmes milieux et a rejoint le panthéon des grandes figures de notre histoire nationale.
Bien sûr ce qui compte en définitive c’est le respect de l’autre mais pour que les valeurs changent il est pourtant nécessaire qu’existe l’irrespect alors pourquoi faire un procès au Canard enchaîné à cause de la publication de ces « fameuses » caricatures ou condamner M. Vaneste parce qu’il a tenu des propos blessants à l’égard des homosexuels. Bien sûr que ses propos ne sont pas en son honneur mais prenons garde car bientôt nous n’aurons même plus le droit de critiquer les enseignants, les cheminots ou les conducteurs routiers. Et à quand l’interdiction de critiquer la gestion des maires ou de nos ministres ?
A mon avis tout est permis tant qu’on n’attente pas à la dignité d’un individu en tant qu’individu – sauf évidemment si des faits avérés prouvent de façon irréfutable ses comportements délictueux - et non en tant que membre d’un groupe ou d’une institution.
Et finalement,les guignols de l’info qui mettent chaque jour en évidence la petite taille de Sarkozy commettent un acte moralement répréhensible alors que stigmatiser les maladresses du pape, de Ségolène, ou du même Sarkozy font partie des règles démocratiques qui font évoluer la prise de conscience citoyenne.
Alors il me semble qu’un gouvernement d’union nationale tel que le préconise François Bayrou, Emmanuel Macron ou tel que le vivent les Allemands peut être utile pendant une période de crise limitée mais à long terme ce serait sclérosant voire fatale à l’évolution des mentalités seule source de véritable progrès.
Alors vive les caricatures et l’irrespect seuls moteurs de l’évolution car les sociétés figées, campées sur leurs acquis finissent par régresser et disparaître.
Et je revendique le droit de me moquer de certains profs, de certains chanteurs, de certains journalistes, de certains chauffeurs de taxi, de certains chrétiens, de certains musulmans et de dire que l’islam, le christianisme ou le communisme sont des aberrations mais eux-mêmes ont bien sûr le droit de tourner mes propos en dérision.
La tolérance ne consiste pas à dire que tout se vaut mais à accepter que chacun puisse exprimer ses convictions fussent-elles scandaleuses et précisément à permettre aux autres de clamer haut et fort que ce que je pense moi est peut-être scandaleux.
Salut à vous et vivons ensemble avec je l’espère un dénominateur commun, l’humour.
Jep