Pourquoi tout ce tapage médiatique et ce ballet de notables après l’accident de Puisseguin.
Certes cet accident est terrible et accablant pour les familles des victimes et les habitants de la petite commune de Petit-Palais.
Mais si le camion avait percuté et tué un automobiliste, les médias nationaux n’en auraient pas fait la moindre allusion et les hommes politiques s’en seraient totalement désintéressés.
Pourtant sa famille n’en aurait pas moins été éplorée et sa peine aurait été encore plus grande car elle aurait dû l’assumer seule.
Et l’épouse du conducteur du camion qui a perdu un mari et un enfant, qui pense à elle ? Même si son mari est à l’origine de cette tragédie, sa peine est là, peut-être même accrue.
Vraiment le rapport de la société avec les drames humains est étrange.
Un homme meurt, tout le monde s’en moque, à plus forte raison si c’est loin de chez nous.
S’il y a 20, 100 victimes, alors tout le monde en parle et compatit. Comme si notre sensibilité avait besoin de sensationnel pour s’exercer.
Mais en réalité, ce n’est pas à l’autre auquel s’adresse notre compassion mais à nous-même. Si ça se passe à proximité, met en cause des terroristes, ou des moyens de transports que nous pourrions utiliser, alors nous sommes émus car nous savons que nous aurions pu en être les victimes.
Notre émotion n’est qu’une émotion narcissique. Mais nous sommes ainsi faits, et nos médias et nos responsables politiques le savent bien qui s’engouffrent avec une délectation morbide dans cette brèche de douleur créée par un événement tragique mais qui l’aurait été tout autant s'il n’y avait eu qu’une victime.
JEP
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