La raison du plus fort est toujours la meilleure

Je crois que dès le XVIIème siècle, La Fontaine a tout résumé dans cette formule lapidaire. Quelles que soient les mesures prises qui d’ailleurs sont le résultat d’un rapport de forces donc le résultat des forces dominantes à un moment donné, on ne pourra jamais régler tous les problèmes. Même avec des effectifs très réduits, des moyens techniques sophistiqués, des profs géniaux, on ne parviendra jamais à permettre à tous les enfants de réussir car ils n’ont pas reçu la même éducation, ils ne bénéficient pas du même environnement socioculturel, ils n’ont pas reçu le même patrimoine génétique et puis tout simplement parce que chaque être est unique et donc différent et c’est heureux à moins que l’on souhaite réduire la société humaine à un élevage de poulets ! On a vu ce qu’ont donné les expériences totalitaires dont le paroxysme a peut-être été atteint au Cambodge !

Il faut donc arrêter la spirale de l’égalitarisme à tout prix ! Tout simplement parce que c’est impossible. Peut-on rendre beau un enfant laid ? Peut-on rendre intelligent un enfant qui hélas ne l'est pas ? Malgré les progrès très important de la médecine, peut-on guérir tout le monde ? Alors pourquoi les uns s’en sortent-ils et les autres pas ? Est-ce juste ? Pourquoi tel avion s’est-il écrasé et l’autre pas ? Est-ce juste ? Pourquoi une éruption volcanique dans tel pays à telle époque et pas dans un autre aujourd’hui ?

Pourquoi être horrifiés par une catastrophe naturelle, ou une tuerie qui a fait des milliers de victimes et rester presque indifférents lorsqu’un accident d’avion ou un attentat s’est soldé par un ou deux morts. Qu’est-ce qui motive notre compassion ? La considération que nous portons aux autres, nos frères, ou l’émotion liée au sensationnalisme, au spectaculaire ? Sommes-nous émus par le sort des autres ou mus par notre propre comportement de mammifère qui génétiquement nous pousse à la sauvegarde de notre espèce ? Et qui donc se sent davantage menacé lorsque le nombre de victimes est élevé. Doublement menacé. D’abord menacé en tant que membre de cette espèce ainsi amputée mais aussi parce que si les victimes sont nombreuses, c’est que potentiellement le risque augmente d’être nous-mêmes touchés. Alors notre émotion est-elle de nature altruiste ou purement égoïste ?

Alors me direz-vous, on ne peut rien faire et il ne reste plus qu’à attendre et se croiser les bras ? Bien sûr que non. Tout d’abord parce que notre nature est ainsi faite que nous avons besoin de nous agiter pour avoir l’impression de vivre. Et puis parce que nous avons reçu une éducation, un héritage culturel qui font que nous sommes attachés à certaines valeurs fussent-elles d’ailleurs parfois totalement erronées, en tout cas contingentes et sans cesse remises en question. Pour preuve la place des femmes et plus récemment des homosexuels. Ce qui était honni il y a quelques années devient la norme. Heureusement la société évolue et nous devons sans cesse nous adapter. Mais nous adapter à quoi ? Aux nouvelles valeurs, valeurs qui sont le fruit des mouvements de société, des mouvements de masse plus que de l’action de certains leaders. Les leaders ne font pas bouger les masses mais ce sont les masses qui produisent tel leader à tel instant.

Alors faut-il supprimer les cours le samedi matin ? Faut-il travailler plus pour gagner plus ? Il n’y a pas de proposition supérieure à une autre. Il y a simplement la conjoncture, « le courant » à une période donnée qui fait que l’on tranche en faveur de telle proposition plutôt que de telle autre. Et vous croyez que ce sont Madame Najat Vallaud-Belkacem ou Monsieur Hollande qui ont décidé. Pas du tout. Simplement, ils se font les habiles interprètes de la mentalité dominante du moment . Et évidemment nous attendons que nos chefs réussissent la mission que nous leur avons confiée. Si ce n’est pas le cas eh bien nous en changerons mais reconnaîtrons-nous alors qu’ils n’ont fait que mettre en œuvre une politique que nous avions décidée, nous. Bien sûr, il peut arriver parfois qu’une politique échoue non parce qu’elle était mauvaise mais parce qu’elle a été mal mise en œuvre et alors dans ce cas, oui les hommes politiques ont une responsabilité.

Conclusion : Nous ne sommes que des fourmis qui travaillons pour la survie de l’espèce. Et quelles que soient les politiques ou les moyens mis en œuvre nous ne pourrons pas échapper à la loi de notre espèce. Mais comme les fourmis, nous avons besoin d’une reine ou d’un roi !

JEP

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