Le bien et le mal

Si vous n'avez pas beaucoup de temps, allez directement aux questions situées à la fin de cet article

Pour Platon, "nul n'est méchant volontairement": la faute est à mettre au compte de l'ignorance. Le Bien est l'Idée suprême, celle qui est "au-delà de l'être en dignité et en puissance", mais à laquelle tous les êtres intelligibles doivent leur existence et leur essence et qui est "la cause de tout ce qu'il y a de beau et de bon".

Pour Aristote, le Bien est la fin de toute activité dans l'univers.

A l'idée du Bien s'oppose celle du Mal. On peut, dit Leibniz, prendre le mal métaphysiquement, physiquement et moralement.

Le mal métaphysique n'est rien d'autre que l'imperfection inévitable des êtres finis. Seul Dieu, en tant qu'Etre parfait c'est-à-dire qui possède la plénitude de l'être, est entièrement exempt de ce mal. Notre intelligence ne peut tout comprendre; notre volonté ambitieuse mais débile, ne réussit pas à atteindre ses fins, à réaliser tout le bien que notre esprit aperçoit cependant parfois comme désirable. Le mal physique : Pour Malebranche la douleur est toujours un mal ce qui ne signifie pas que nous devions toujours la fuir.

Le mal moral : Selon J. Nabert, le mal ne réside pas dans l'acte mais plutôt dans sa causalité: c'est seulement grâce à la réflexion sur la faute que la conscience en viendra à discerner, derrière l'initiative coupable, la complicité secrète d'un passé plus lointain. C'est ainsi que la faute devient péché.

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre sur l'explication du mal

Une théodicée est une tentative d'explication du mal qui existe dans le monde malgré la bonté de Dieu, de la Nature, de la Société, ou de l'Homme. Tentative paradoxale dans le cas d'une créature finie qui cherche une excuse à son « Dieu », être qui lui est pourtant infiniment supérieur. Tentative de même paradoxale dans le cas de l'homme, simple élément d'un système, atome par rapport au Tout, quel que soit ce Tout : Société, Nature, Histoire etc. Une démarche similaire est entreprise par le vulgaire, lorsqu'il cherche à expliquer ses souffrances, à excuser la vie d'être, par des inventions morales ou métaphysiques, cet arrière monde (Nietzsche). Pour le philosophe, l'entreprise consiste plus subtilement à prouver que, malgré ou grâce au mal, l'Histoire a un sens, une direction et que cette direction aboutira au bien. C'est typiquement la théorie de Karl Marx, mais aussi de Hegel, de Kant, de Rousseau et des Lumières en général.

Diverses explications ont été avancées au cours des siècles pour réconcilier l'hypothèse classique d'un Dieu omnipotent, omniscient et bienveillant avec la constatation brutale de l'existence du mal sur Terre, et avec l'espérance du paradis. On doit la première et la plus célèbre à St-Augustin.

Quelques interrogations extraites de la revue "Philosophie et actualité"

Pour l'homme-vital qui ne cherche que la satisfaction du plaisir immédiat, les mots bien et mal ont une consonance gênante. Il aimerait pouvoir profiter de l'existence, sans qu'on lui dise que ceci ou cela est mal, en étant libéré des hésitations et des remises en causes morales. Mais est-il possible à un être humain de vivre sans se poser la question du bien et du, mal ? N'est-ce pas se tromper soi-même que d'essayer de se maintenir dans l'inconscience ?

Sur quels critères nous appuyer pour distinguer le bien et le mal: Mais faire comme tout le monde, est-ce forcément bien faire ? Le conformisme est-il lui-même moral ? La tradition c'est la voix du passé pas celle du présent. Nous pouvons nous tourner vers les grands hommes pour savoir ce qu'ils auraient fait à notre place. Mais devant les religions, nous sommes placés devant des autorités relatives. Il y a beaucoup de doctrines religieuse différentes et d'une religion à l'autre les critères du bien et du mal, les justifications fondamentales ne sont pas les mêmes

Le bien c'est ce qui est permis, le mal c'est ce qui est interdit, sous-entendu " c'est la loi qui dit ce qui est bien ou ce qui est mal, elle nous est imposée par la société. " Mais n'y a-t-il pas une différence entre ce qui est légal et ce qui est moral ? Et la loi ne couvre pas toutes les situations de la vie. Il arrive même que la loi soit jugée comme immorale.

Il est assez commun de regarder le bien comme ce qui est socialement utile et le mal comme ce qui est socialement nuisible. Pour Durkheim, la conscience morale individuelle est en fait l'écho de la conscience collective en nous. Les règles sociales font toute la morale et ce qui parle en nous dans l'exigence du bien, c'est la voix de la sauvegarde de la société. Auguste Comte, dans cette logique, admet que l'individu n'est rien, seul existe l'Humanité.

Mais le conformisme peut être immoral quand il entre dans une compromission avec la corruption ambiante. Faire comme tout le monde", peut parfois impliquer être complice du mal.

Et notre sens moral précède les mœurs que nous avons autour de nous comme référence. Si nous pouvons juger moralement la société, c'est qu'en réalité la norme morale ne vient pas de la société.

Bien et mal sont des termes relatifs. Bien et mal n'ont pas d'existence au sens des choses. Leur appréciation dépend du point de vue que nous adoptons.

Alors ? ? Suivre des règles très générales qui sont de bon sens. Il est bien de ne nuire à personne et mal de porter préjudice à quelqu'un. Il est bon de voir dans les autres le bien plutôt que d'y chercher systématiquement le mal. Il vaut mieux ne pas chercher à reprocher à quelqu'un ses faiblesses et son mauvais comportement et plutôt porter son attention sur ce qu'il y a en lui de bon. C'est un bien d'aimer les autres et un mal de les haïr.

Le bien est ce qui contribue à la promotion de la Vie, le mal, ce qui tend à la détruire et à la nier.

Mais aujourd'hui la parole vous appartient. Je vous livre cependant quelques pistes de réflexion, en espérant que vous résisterez à l'aridité de ce milieu et que vous ne succomberez pas aux mirages.

  1. Le mal et le bien existent-ils ou est-ce que ce sont des concepts inventés par les hommes ? Toutefois ces notions apparaissent déjà dans la genèse où elles prennent visage: celui de Dieu et celui de Satan. Mais Adam et Eve n'en ont pris conscience qu'après avoir goûté au fruit défendu de la connaissance. L'existence du mal serait donc la conséquence de la connaissance ce qui pourrait nous laisser penser que même aujourd'hui, quelqu'un qui n'a pas conscience de ses actes, ne sait pas qu'il fait le mal (ou le bien d'ailleurs).

  2. Est-ce que chacun a une voix intérieure qui l'avertit lorsqu'il fait mal ou lorsqu'il fait bien ou est-ce qu'il ne perçoit son propre comportement qu'à travers le regard des autres ?

  3. La perception du bien et du mal est-elle due à la culture ou est-elle innée en chacun des êtres humains ? Et qu'en est-il de animaux ?

  4. Comment définiriez-vous le bien et le mal ? (Il est peut-être plus facile de donner des exemples que de donner des définitions). Est-ce que nous sommes tous d'accord sur leur définition ?

  5. La définition de ces concepts est-elle la même sous toutes les latitudes et n'a-t-elle pas varié au cours des siècles ? En un mot, ce qui était vrai à l'époque de Platon l'est-il encore aujourd'hui ? Ce qui est mal pour un chrétien l'est-il pour un musulman ou pour un athée ?

  6. Peut-on dégager des éléments immuables et sur lesquels les hommes de tous les temps et de toutes les civilisations sont d'accord ? Ou est-ce que ces concepts restent très subjectifs ?
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